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Matériaux de construction populaires en Côte d’Ivoire : la qualité au service de la sécurité et du confort

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matériaux de construction CI
Depuis l’initiation de l’ambitieux projet de l’Etat de Côte d’Ivoire de permettre à chaque ivoirien d’avoir un toit, le marché de la vente de matériaux de construction est en nette évolution. Du ciment au gravier, en passant par le fer, la peinture et la tôle, les matériaux de construction sont au cœur de la reprise économique de la Côte d’Ivoire, visible par les nombreux chantiers dans le pays.

Présentation des matériaux de construction (description des avantages et inconvénients)

En Côte d’Ivoire, les matériaux de construction sont répartis en cinq sous-ensembles :

  • Les matériaux de construction végétaux ;
  • Les matériaux de construction chimiques ;
  • Les matériaux de construction électriques ;
  • Les matériaux de construction minéraux ;
  • Les matériaux de construction métalliques.
Le choix des matériaux pour construire une maison est très important, car il participe de façon notable à la fois, à la détermination du coût et à la qualité de la construction. En Côte d’Ivoire, les plus populaires sont ceux utilisés dans la construction de la plupart des maisons classiques.

Le ciment, à la base de toutes les constructions modernes

Le premier matériau, le plus utilisé dans la construction est le ciment. Il se définit comme « un liant hydraulique, c’est-à-dire un matériau minéral finement moulu qui, gâché avec de l’eau, forme une pâte qui fait prise et durcit par suite de réactions et de processus d’hydratation et qui, après durcissement conserve sa résistance et sa stabilité, même sous l’eau ». En Côte d’Ivoire, le ciment est utilisé pour la confection de briques, pour le béton, pour le revêtement des murs et façades, etc. Il est facilement maniable et est à la portée de tout constructeur. Malheureusement, la production nationale ne parvient pas toujours à couvrir les besoins. Selon les données du ministère de l’industrie (www.industrie.gouv.ci), la Société des Ciments d’Abidjan (www.curasse.ci) et la Société des Ciments et Matériaux (www.cimbelier.ci) produisent chacune environ 950.000 tonnes par an et la société Ciments de l’Afrique (www.cimentsafrique.com) produit environ 1.000.000 tonnes. Ces trois sociétés totalisent donc une production annuelle d’environ 2.900.000 tonnes là où la demande nationale est de 5 à 6 millions de tonnes de ciment.

Pour combler ce déficit, la solution envisagée est l’utilisation du géobéton. Pour Dago Médard, technicien supérieur en maçonnerie,

l'utilisation du géobéton pour la construction d'habitations et de bâtiments est une démarche qui participe au développement durable de la Côte d'Ivoire. La production de brique ne nécessite pas de cuisson et aucun rejet nocif ni dans la terre, ni dans l'eau, ni dans l'air. La brique en géobéton est un matériau écologique. Elle est massive et permet la construction de maçonnerie pleine jusqu'à 22 cm d'épaisseur
En effet, une brique en géobéton est fabriquée à partir de ressources locales bon marché soit en terre latéritique soit en sable argileux. La fabrication ne nécessite que 5 à 10 % de ciment et peu d'eau. Elle est très résistante à l'eau et facilite un mode de construction rapide, moderne, idéal et parfaitement adapté au climat africain. L’emploi du géobéton peut résorber le problème de la pénurie de ciment.

Le fer : robustesse et maléabilité

Le second matériau populaire et indispensable dans la construction est le fer. Il est une denrée incontournable dans la construction des maisons qui sortent de terre à un rythme régulier partout dans le pays. Il intervient dans la construction sous la forme de pièces qui maintiennent les matériaux de construction. Treillis soudés, fer à béton, barres d’armature en acier, barre d’acier déformée, acier, fer tige, chainage, produit en fer en maçonnerie courante sont autant de variantes et de formes que peuvent prendre le fer dans la construction. En Côte d’Ivoire, le marché de la vente du fer est fortement troublé par l’introduction des produits de contrefaçon. Ces fers de mauvaise qualité ont tellement envahit le marché qu’il est difficile de trouver du fer pour la construction qui respectent les normes en usage. D’ailleurs, la succession des écroulements d’immeubles à Abidjan traduit cette réalité. Pour Soro Doté, président du SYNEBACI (centrale syndicale nationale des Entrepreneurs du Bâtiment et des travaux publics de Côte d’Ivoire), « en Côte d’Ivoire, certains matériaux de construction ne respectent aucune norme. Nous avons constaté que les armatures utilisées pour la construction des immeubles écroulés sont faites par les fonderies d’ici et pour la plupart avec du matériel fondu pour avoir un fer, un fer mort. Le fer utilisé dans la construction a pour norme autorisée en Côte d’Ivoire, un dosage de 450 méga pascal. Or celui vendu sur nos marchés souvent à vil prix, est de 300 à 350 méga pascal ».

Le bois : matériau noble, isolant et décoratif

Un autre élément tout aussi important et populaire dans la construction est le bois. Le bois intervient dans la consolidation des fondements de la construction. Sous la forme de planches, de contre-plaqué ou de chevrons, le bois est doté de multiples qualités : il isole, soutient, décore, protège et ceci aussi bien en extérieur qu'à l'intérieur. Dans le bâtiment, il peut être employé pour l'ossature, la charpente, les huisseries, les parquets, les escaliers, les bardeaux, les tuiles... Sans compter les volets, claustras, balcons, terrasses et autres auvents.
Mais le bois devenant de plus en plus rare est lui aussi soumis à une variation du marché, généralement à la hausse. On remarque ces derniers temps en Côte d'Ivoire la fermeture des scieries de bois les unes après les autres.

Plusieurs autres matériaux de construction populaires intervenant dans le secteur de la quincaillerie, de l’électricité, de la plomberie, de l’outillage, de la décoration, de la menuiserie intérieure et extérieure, de la robinetterie, du carrelage, etc., sont en plein essor en Côte d’Ivoire. Mais, avec la présence massive des matériaux de contrefaçon, il est de plus en plus difficile de trouver de matériaux de construction qualité.

La solution est d’acquérir soi-même les matériaux nécessaires pour construire la maison, puis de laisser à un professionnel le soin d'édifier le bâtiment. L’avantage d’une telle entreprise est que l’on contrôle mieux ainsi la qualité des matériaux achetés. Cet aspect peut devenir déterminant si on est exigeant sur le respect de l’environnement. Mais l’inconvénient est que la tâche peut s'avérer longue et fastidieuse, si l'on tente d'effectuer ses achats dans plusieurs enseignes de bricolage. De plus, si on manque d'expérience, on risque d'acheter des matériaux inadéquats, qui poseront problème aux professionnels du bâtiment qui devront les utiliser ensuite.

Il est plus fréquent et intéressant de laisser l'architecte ou l'entreprise s'approvisionner auprès de ses propres fournisseurs. Le professionnel obtient généralement des tarifs préférentiels. De plus, le contrat de construction fixe le coût global des travaux. Au total, cette option représente une démarche claire et confortable pour l'acquéreur.

Construction du bord de mer, des choix spécifiques ?

La construction de maison en bordure de mer exige des choix spécifiques de matériaux de construction. La proximité de l'océan met à rude épreuve les parties extérieures d'une maison. L’épineux défi de tout entrepreneur est de savoir comment les protéger de la corrosion des UV, du vent, de la pluie, de l'humidité ambiante, du sel, voire des projections d'eau de mer.

En Côte d’Ivoire, il faut savoir tout d’abord que toute construction ou installation est interdite à 100 mètres à compter du rivage. Ensuite, les constructions doivent tenir compte des divers risques d’inondations ponctuelles du secteur côtier ou encore de la submersion marine. Il faut faire attention dans ce cas à la baisse et à la montée du niveau de la mer.

L’humidité constante en bord de mer conduit à une corrosion rapide des matériaux. De ce fait, Il est conseillé de n’utiliser que des équipements inoxydables et capables de supporter l’humidité fréquente. Pour supporter les aléas climatiques en bord de mer, la fondation du logement doit être solide. Lors de la construction, l’entrepreneur doit créer une fondation spécialement en béton, bien ancrée à la bonne profondeur. Selon Dago Médard,

l’étanchéité d’une fondation assure la solidité de la bâtisse. Il faut donc dégager la fondation jusqu’à la semelle, nettoyer les parois mises à nu, imperméabiliser les parois avec un produit bitumeux, poser une membrane d’étanchéité sur les parois, installer un drain en matériau inoxydable sur la semelle de la fondation, recouvrer le tout par du gravier et de du géotextile

Contre la corrosion, il est préconisé d’utiliser le moins de matériaux oxydables possible. Il faut privilégier les matériaux non oxydables comme le PVC, l’aluminium ou l’acier galvanisé. Pour les autres métaux, il est nécessaire d’y appliquer une peinture ou un revêtement anticorrosion. De même, si la construction se compose de bois, l’on doit éviter que celui-ci ne pourrisse rapidement par l’humidité. Pour ce faire, il est recommandé de vernir le bois ou y appliquer une lasure. Mais l’opération est à refaire chaque année.

Le projet de la construction en littoral ou en bord de mer n’est pas impossible mais elle doit être soumise à certaines règles qui parfois s’avèrent contraignantes.

Rapport qualité / prix, quelle est la tendance des sociétés du BTP

La demande de logements constatée ces dernières années en Côte d’Ivoire a fait grimper le prix de vente des matériaux de construction. Cette hausse des prix a malheureusement favorisé le développement des contrefaçons des matériaux de construction.

En règle générale, les entreprises du BTP conseillent l’utilisation des matériaux de construction répondant aux normes de sécurité. Mais l’inconvénient de ce choix est son caractère onéreux. Avec les difficultés à acquérir un terrain, les demandeurs de logements ne parviennent pas à supporter le coût excessif de ces matériaux et se tournent, pour la plupart, vers des produits moins chers, beaucoup plus accessibles mais de mauvaise qualité. Le résultat de ce choix se matérialise souvent par des immeubles qui s’écroulent régulièrement ou encore des maisons qui n’arrivent pas à résister aux intempéries et autres bouleversements climatiques.

En matière de rapport qualité / prix, les sociétés du BTP ont tendance à fixer le prix des maisons en fonction du prix des matériaux de construction. D’ailleurs, pour tenter de juguler la hausse des prix des matériaux, le ministère de la construction et de l’urbanisme (www.ministere-contruction.ci) propose des prix homologués.