Jusqu’à une date récente, les ivoiriens privilégiaient les marques européennes. Désormais, ils accordent la part belle aux constructeurs asiatiques. Les marques japonaises, coréennes et chinoises ont opéré une percée fulgurante dans tous les segments et représentent plus de 65% du marché, contre 33% pour les européennes. (Voir article "Concessionnaires Auto / Moto en Côte d'Ivoire")
La Côte d’Ivoire, selon le ministère des infrastructures économiques, dispose de 65.000 km de route dont 6.500 bitumées.Avec la privatisation de l'entretien routier en 1994 qui a conduit à la disparition des régies de l'entretien routier au profit des entreprises privées de travaux routiers, le niveau du service des routes a considérablement chuté.
Selon une étude réalisée en 2015 par le Ministère de l’Environnement, de la Salubrité urbaine et du développement durable, les véhicules participent à la pollution de l’air. C’est pour cette raison que le projet de décret portant sur la qualité de l’air prend en compte l’impact écologique des voitures dans le pays et prévoit des dispositions pour lutter contre les effets néfastes de la fumée rejetée par les véhicules. Dans le même sens, à moyen terme, la Côte d’Ivoire souhaite mettre en œuvre le principe pollueur –payeur qui consiste à l’instauration d’une taxe à payer par les véhicules qui dégagent la fumée en grande quantité.
Plusieurs options s’offrent aux ivoiriens pour les achats de voitures. Avec le développement des technologies de l’information, les petites annonces ont pris de l’ampleur sous différentes formes.
Certaines offres de ventes de voitures sont publiées dans les journaux à caractère général comme le quotidien d’informations Fraternité matin.
D’autres annonces sont publiées dans les journaux distribués gratuitement et qui sont consacrées aux petites annonces.Le gratuit dénommé AFRIKannonces qui paraît toutes les deux semaines, contient au moins 30000 annonces par parution et accorde une part importante aux annonces de ventes de véhicules .
Il existe également des sites internet dédiés uniquement aux ventes de véhicules.
Les sites internet Carmudi, Auto.ci, ou encore Automobile.ci, proposent aux ivoiriens la vente de véhicule neuf ou d’occasion.
La méthode de vente main à main est également utilisée par les ivoiriens. En règle générale, celui qui propose la voiture à vendre inscrit ses coordonnées sur ladite voiture, ce qui permet aux personnes intéressées de rentrer en contact avec lui et de discuter. La technique de vente par l’intermédiaire d’un concessionnaire est toujours prisée pour la sécurité de la transaction et surtout pour les différents avantages que cette voie offre (service après-vente, garantie, etc.). Mais, depuis 1996, le marché de véhicules d’occasion prend de l’ampleur.
Avec plus de 65 % des parts de marché de vente des véhicules depuis 2008, la filière des voitures d’occasion en Côte d’Ivoire est devenue un secteur dynamique grâce à la libéralisation de l’importation des voitures de tourisme usagées, le 3 janvier 1996.
Ce phénomène né aux lendemains des indépendances, a pris de l’ampleur avec la dévaluation du F CFA. Le marché des véhicules d’occasion au début était informel, organisé dans la plupart des cas par des étudiants, parents ou amis installés en Europe qui arrondissaient ainsi leurs fins de mois, une sorte d’appoint nécessaire pour financer leurs études. Ils achetaient quelques véhicules pour les acheminer tant bien que mal au pays où des proches les revendaient à des connaissances qui en avaient au préalable manifesté le souhait. Par la suite, un nouveau type d’homme d’affaires est né à la fin des années 1990 avec l’explosion des voitures d’occasion et le développement des parcs installés aux carrefours importants ou le long des artères à grande affluence des grandes villes. Ces véhicules usagés sont à l’origine des perpétuelles baisses des prix et des ventes chez les concessionnaires, représentants officiels des automobiles industrielles.
Dans son article intitulé
l’invasion des véhicules d’occasion en transit par le port d’Abidjan : le dynamisme ambivalent d’une activité en plein essor, justifie ce dynamisme par plusieurs raisons, notamment, les raisons économique et sociale ( http://com.revues.org/6044#tocto3n1). Sur le plan économique, la vente des véhicules d’occasion est une activité génératrice de revenus tant pour les hommes d’affaires que pour l’Etat. Ceux-là y trouvent un filon inestimable par les marges bénéficiaires réalisées, celui-ci engrangent des sommes importantes par le biais de la douane et de taxes en tout genre. Sur le plan social, la vente de véhicules d’occasion est une aubaine pour les ivoiriens ayant un revenu modeste, d’acquérir un moyen de déplacement.
L’offre usuelle d’achat de voitures d’occasion est proposée par les importateurs et/ou les gestionnaires de parcs. Ils proposent une gamme variée de véhicules aux origines tout aussi diverses à partir d’une collecte effectuée essentiellement en Europe et subsidiairement en Amérique et en Asie pour les débarquer généralement à Cotonou ou à Lomé et de plus en plus dans d’autres ports de côte ouest africaine, comme Abidjan en Côte-d’Ivoire. L’importance du trafic des véhicules d’occasion en Côte-d’Ivoire a donné naissance à des emplois nouveaux et à une filière dont l’emprise spatiale notable à Abidjan, gagne de plus en plus les villes de l’intérieur du pays. À une demande croissante et exigeante de la clientèle répond une variété d’offres des opérateurs économiques. La filière se recomposant, l’anarchie et l’informel, qui ont régné dans le secteur, font place à une activité mieux organisée évoluant désormais dans des cadres réglementaire et institutionnel accomplis.
Le choix de la motorisation dépend de l’affectation du véhicule et du pouvoir d’achat des ivoiriens. Pour les véhicules de transport, c’est le diesel qui est régulièrement utilisé.
Pour les particuliers, la classe moyenne opte pour le diesel et la haute classe, pour l’essence.Le choix pour le moteur diésel s’explique par le prix du gasoil. Le litre à la pompe est de 615f alors que l’essence super coute 715f. Mais, selon les experts en automobile, le choix de la motorisation doit également tenir compte du coût de l’entretien du moteur. Ils soutiennent que l’entretien d’un moteur à essence reviendrait moins cher que l’entretien d’un moteur diesel.
Le marché de la vente de voitures d’occasion connait une expansion remarquable. Du fait de son dynamisme et sa relative professionnalisation, deux modes de paiement sont mises à la disposition des nombreux clients.
Le premier mode de paiement, qui est classique est le paiement au comptant. En effet, même si le secteur tant progressivement à se professionnaliser, plusieurs acteurs opèrent encore dans l’informel. Avec un parc automobile limité à une dizaine de voitures, ces opérateurs ne peuvent s’offrir le luxe de vendre à crédit. Selon Bamba Vah Siriki, gestionnaire d’un parc auto dans la commune de Cocody, la vente à crédit n’est pas rentable. Pour lui,
à partir du moment où la voiture est en vente dans un parc, elle est visible par tous. Mais c’est celui qui fera la plus belle offre (paiement au comptant bien sûr…) qui repartira avec. Quelle que rares fois on peut vendre à crédit, mais c’est toujours sur une courte échéance, d’une ou de deux semaines. On a toujours besoin d’argent pour passer des commandes de voitures à l’extérieur. Plus il y a d’argent, plus il y a de voitures et tout le monde s’est tire à bon compte.
Le mode d’achat à crédit est généralement autorisé par les acteurs de parcs autos. Généralement détenus par des libanais, ces parcs comptent près d’une centaine de véhicules et sont gérés de façon professionnelle. Pour les acteurs de ce genre de parc, le mode d’achat à crédit se fait généralement avec l’accord des banques. Kader Youssef, vendeur de voitures d’occasions à Koumassi, le mode paiement à crédit lui permet de sécuriser les différentes transactions.
« On vend à crédit soit à des fonctionnaires, soit à des salariés du privé lorsque leur entreprise se porte garant. Avec cette façon de faire, on est toujours sûr que la voiture sera entièrement payée.»
La vente de véhicules d’occasion est un marché qui est sans cesse croissant. Les prix sont si abordables que tout le monde y trouve son compte. Les prix sont diversifiés à tel point que ce ne sont plus les clients qui s’adaptent au prix des véhicules mais plutôt les prix des véhicules qui s’adaptent aux revenus des clients. Le marché des véhicules d’occasion n’est pas prêt de s’arrêter de croitre, ce qui constitue une grosse contrainte pour concessionnaires ivoiriens.
La régulation de ce marché dit de l’occasion est plus que nécessaire, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité et d’environnement. Une bonne partie des véhicules qui roulent sur les routes ivoiriennes ne répond en effet à aucune garantie de fiabilité technique, ni à aucun contrôle du taux d’émission de CO2, principal gaz à effet de serre, alors que les constructeurs mondiaux redoublent d’effort pour fabriquer des voitures de moins en moins polluantes.
Une meilleure régulation du marché de l’occasion pourraient donner, de belles perspectives de croissance au marché du véhicule neuf en Côte d’Ivoire. Le marché de l’occasion accuse aujourd’hui un cruel manque de régulation de la part des autorités, faisant du coup la part belle aux vendeurs de voitures d’occasions qui enfreignent plusieurs règles commerciales. En effet, les concessionnaires qui commercialisent une marque payent l’exclusivité de la distribution de cette marque dans le pays où ils sont implantés. Ils paient en outre les lourdes taxes de dédouanement et les locaux techniques agréés pour l’entretien des véhicules vendus sous garantie. Or l’importation de véhicules d’occasion qui n’affiche dans la plupart des cas que quelques milliers de kilomètres au compteur est soumise à un régime fiscal bien plus avantageux. Et en général les revendeurs ne s’encombrent nullement d’installations techniques coûteuses, un simple parking suffisant à la plupart pour faire fonctionner leur business. En plus de ne présenter aucune garantie sur les véhicules mis en circulation, cette situation engendre une concurrence déloyale qui handicape encore sérieusement l’essor de la vente de véhicules neufs.
Enfin, l’amélioration du réseau routier devrait également permettre de développer l’importation de modèles moins coûteux à l’achat et à l’entretien, et ainsi toucher une plus large frange de la population ivoirienne.