Les fonds d’investissement actifs sont des organismes qui détiennent collectivement des actifs financiers, c’est-à-dire de titres de propriété, des actions ou encore des contrats. Ces derniers peuvent rapporter des revenus ou des gains en capital à leurs détenteurs en contrepartie d'une certaine prise de risque. Les fonds d’investissement actifs rassemblent ainsi plusieurs épargnants qui peuvent soit racheter soit souscrire des actifs financiers, ces derniers étant souvent à capital variable. Chaque détenteur est alors informé des modalités de gestion du fonds d'investissement actifs avant d'acquérir une part d’une entreprise.
C'est une société de gestion qui se charge de gérer les fonds d'investissement actifs. Chaque fonds géré par une même société de gestion doit faire l'objet d'une comptabilité différente. La société de gestion et les organismes qui assurent la distribution de certains services ( assurances , banques …) sont rémunérés par différents frais comme le droit d'entrée dans le fonds d'investissement actifs, les frais de révision, les frais de gestion et de publication, ou encore les frais de sortie du fonds.
Les fonds d'investissement actifs peuvent investir dans plusieurs catégories d'actifs comme les actions, l'immobilier, les métaux ou encore le pétrole. Un fonds d’investissement actifs peut aussi être investi dans plusieurs classes d'actifs à la fois.
En Côte d'Ivoire, les fonds d'investissement actifs sont régis par les actes uniformes de l'OHADA (Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique). Certaines règles locales existent aussi, principalement dans le domaine fiscal.
La Côte d’Ivoire a un véritable intérêt pour les fonds d'investissement actifs. C'est en premier lieu la croissance exponentielle de la Côte d'Ivoire qui y attire les fonds d'investissement actifs. En effet, certaines entreprises ont multiplié leurs bilans par quinze en l'espace de seulement six ans, un rythme de croissance que ne connaissent plus les sociétés implantées sur le continent européen depuis longtemps. Les marchés ivoiriens, assez peu exploités à l'heure actuelle attirent également les fonds d'investissement actifs, tout comme les prix compétitifs qui sont pratiqués en Côte d’Ivoire.
Les entreprises ivoiriennes ont besoin des fonds d'investissement actifs pour améliorer leur croissance. Elles ne peuvent que rarement compter sur les crédits bancaires qui coûtent chers et qui leurs sont assez peu accordés. Les fonds d'investissement actifs sont quant à eux prêts à prendre des risques et à investir dans des sociétés ivoiriennes.
Attirer les fonds d'investissement actifs en Côte d'Ivoire est indispensable pour le pays car c'est grâce à eux que le développement de la Côte d’Ivoire peut être opéré plus rapidement.
Dans la mesure où ce sont les secteurs en croissance qui attirent les fonds d'investissement actifs au sein du pays, ceux-ci sont aussi ceux qui sont les plus utiles au développement et à la croissance de la Côte d’Ivoire.
De manière générale il y a assez peu d'acteurs sur la scène financière africaine. Toutefois, au cours des 20 dernières années, plus de 50 sociétés de gestion de fonds d'investissement actifs ont fait leur apparition sur le territoire africain. Les fonds d'investissement actifs restent néanmoins majoritairement locaux, quelques fonds étrangers seulement étant présents sur le marché boursier africain. Cela peut s’expliquer par le risque qu'encourent les fonds d’investissement actifs à investir en Afrique en raison du manque d'acteurs et de flux financiers. Ils craignent notamment de ne pas pouvoir revendre leurs actions à terme par exemple.
Des fonds d’investissement actifs sont toutefois présents en Côte d’Ivoire. Parmi ces derniers, on peut par exemple citer le fonds Améthis, le fonds Cauris Croissance Limited, le fonds IP-dev ou encore le fonds Africinvest.
Créé par Luc Rigouzzo et Laurent Demey, le fonds Améthis a par exemple investi 6 millions d'euros pour le distributeur d'hydrocarbures Pétro Ivoire en Côte d'Ivoire.
Géré par la société Cauris Management, le fonds Cauris Croissance Limited a investi de manière importante dans le capital du laboratoire pharmaceutique Cipharm, le leader ivoirien de la conception de produits pharmaceutiques qui est présent depuis plus de 25 ans sur le continent. Si elle produit déjà des médicaments génériques, l’entreprise Cipharm pourra développer des remèdes sous forme injectable grâce à l'investissement opéré par le fonds Cauris Croissance Limited. Cette société de gestion de fonds d'investissement actifs agit auprès des petites et moyennes entreprises d'Afrique de l'ouest depuis près de 20 ans à partir d'Abidjan et de Lomé. Elle investit dans de nombreux secteurs comme l'agroalimentaire, l'hôtellerie ou l'énergie. En plus de Cipharm, ce fonds a ainsi participé au développement de Sodigaz, la société de distribution de gaz en Côte d'Ivoire.
Le fonds d'investissement actifs IP-dev, doté d'un capital de plusieurs millions d'euros, a par exemple investi dans la société ivoirienne de micro finance "Afrique emergency & investments". Ce fonds participe ainsi à la mise en place et au développement de programmes de microcrédits destinés aux femmes et aux jeunes micro-entrepreneurs en Côte d'Ivoire.
Africinvest dispose elle aussi de plusieurs millions d'euros destinés à soutenir financièrement et stratégiquement les petites et moyennes entreprises ivoiriennes en création ou en croissance depuis son bureau d'Abidjan. La construction, la distribution, l'agro-industrie ou encore le textile font partie des secteurs de prédilection de la société Africinvest. Elle investit elle aussi dans la société Petro Ivoire.
Les fonds d'investissement actifs reçoivent tous les jours des business plan conçus par les entrepreneurs ivoiriens. Tous les projets ne sont malheureusement pas retenus par les investisseurs. Il faut ainsi convaincre l'investisseur d'engager son argent dans son entreprise. Les sommes étant généralement importantes, les fonds d'investissement actifs sélectionnent les projets de façon drastique. Pour attirer les fonds d'investissement actifs, une entreprise ivoirienne peut agir sur différents points qui sont contrôlés par les investisseurs. En effet, pour intéresser un fonds d'investissement actifs, une entreprise doit être rentable, avoir atteint une certaine taille, posséder une structure lui permettant d'évoluer et de faire du profit, et doit pouvoir être revendue à un prix avantageux au bout de 5 à 10 ans d'activité.
Une entreprise qui est rentable et dont la taille est suffisamment importante va attirer les fonds d'investissement actifs car les investisseurs sont davantage intéressés par une entreprise qui a prouvé sa capacité à générer des profits réguliers. Le chef de l'entreprise doit accepter de perdre en partie le contrôle de son entreprise pour laisser le fonds agir à sa place afin de le développer et de le subventionner à sa guise. De même, la structure de l'entreprise doit être telle qu'elle est capable de croître. Par conséquent, il ne doit pas s'agir d'une micro entreprise.
Le meilleur moyen de convaincre un fonds d'investissement actifs est de lui prouver que son entreprise est rentable. De ce fait, les investisseurs privilégient des entreprises déjà très présentes sur le marché pour en faire de grandes entreprises sur le continent africain au détriment des startups et des petites et moyennes entreprises pour lesquelles l'investissement semble encore trop risqué.
Les fonds d’investissement actifs ont quelques réticences à engager leur argent dans le capital des entreprises ivoiriennes, et plus généralement africaines. La source principale de cette réticence est liée à un prétendu manque de compétences des équipes locales. Les fonds d'investissement actifs sont en effet dubitatifs quant à l'expérience des gérants des fonds. Le nombre de personnes qualifiées pour travailler dans les sociétés ivoiriennes en forte croissance est relativement faible. De même, le pays manque de banquiers, de courtiers ou encore d'analystes financiers, cela ne rassurant pas les fonds d'investissement actifs. Toutefois, en raison de la crise qui touche l'Occident, il est fort probable que de nombreux professionnels africains venus étudier en Occident rentrent dans leur pays. Ils pourraient alors constituer le vivier de professionnels qualifiés qui manque à la Côte d'Ivoire aujourd'hui.
Dans la mesure où elles sont difficiles, les conditions de sortie du capital constituent un réel obstacle à l'investissement des principaux fonds d’investissement actifs en Côte d'Ivoire. Dans la majorité des cas, la sortie du capital d'un fonds se fait par la cession de parts à un autre fonds. Il n'existe que peu d'options de sortie, ce qui constitue un réel manque de sécurité pour les investisseurs.
Une grande majorité de fonds d'investissement actifs investissent dans des entreprises dont les activités sont regroupées sur des marchés particuliers. De ce fait, on retrouve dans un premier temps des entreprises financières ou minières, mais aussi des entreprises du secteur alimentaire, du secteur des télécommunications, de la santé, des énergies renouvelables ou encore des médias. De même, les fonds d'investissement actifs s'intéressent assez peu aux petites et moyennes entreprises ivoiriennes qui sont pourtant à l'origine de la croissance du pays.